Rêve de rouge
Ronchonchon était un peu chamboulé
Il faisait souvent ce rêve (724 fois pour le défi du Samedi... quand même !)
où il se baladait paisiblement dans ce parc, avec ce beau lac.
Tout était tranquille, il y avait des passerelles en bois
qui rejoignaient des endroits fleuris et arborés.
Il y avait aussi des bancs pour s'assoir
et contempler la nature pousser en silence !
Mais... Systématiquement,
une grosse pagode rouge sortait de terre.
Elle était immense et trônait dans le paysage.
Elle perturbait le tableau idyllique.
Ronchonchon ne comprenait pas ce qu'elle foutait là !
Pourquoi cet élément perturbateur revenait sans cesse
et lui laissait une sale sensation au réveil ?
Il décida d'en parler à Dick, son psy,
il se doutait qu'il allait encore lui proposer des pistes de réflexion
tirées par le cheveux, à croire qu'ils sont câblés "psychédélique" les psy !
Après lui avoir raconté son rêve, Dick lui demanda :
" Y-a-t'il quelque chose qui revient sans cesse vous envahir ?
peut-être quelque chose qui vous met en colère, dont vous avez honte ?"
Ronchonchon : " Maintenant que vous le dites,
je réalise que j'ai cette obsession qui me met en rogne et dont j'ai honte..."
D : " Avez-vous envie d'en parler ?"
R : " Non, pas aujourd'hui..."
D : " Pouvez-vous me dire ce que vous évoque le Parc avec un beau lac ?"
R : " La nature ordonnée et entretenue pour donner une belle image et
une eau paisible aux bords sécurisées."
D : " Pouvons-nous imaginer un père et une mère qui donnent à leur enfant
tout ce dont il a besoin pour grandir et pousser ? "
R : " Oui, c'est intéressant comme lien "
D : "Que vous évoque l'expression pousser en silence ?"
R : "Ah c'est vrai qu'enfant je n'avais pas trop mon mot à dire...
Systématiquement, mon père imposait son avis comme la vérité absolue."
D : "Systématiquement... il venait perturber votre idylle ?"
R : "Ouhais ! Donc la pagode rouge serait mon père !"
D : "C'est une possibilité... est-ce que cela vous mettait en rogne
qu'il soit si imposant ?"
R : "Oh oui..."
D : "En quoi ça vous a impacté ?"
R : "Je suis devenu un bon râleur qui sait défendre ses positions !
D : "Humm (vous savez le fameux humhum)...
Avez-vous honte de cela ?"
R : "Parfois, car je ressemble à mon père quand je fais cela
et je me suis juré de ne jamais être comme lui !"
D : "Pensez-vous que l'obsession que vous évoquiez tout à l'heure
pourrait avoir un lien avec cette ressemblance avec votre père ?"
R : "Je n'avais pas fait le rapprochement... mais oui absolument."
D : "Et si votre rêve essayait de vous dire quelque chose, ça pourrait être quoi ?"
R : "Que si je veux avoir une vie paisible,
il faut que je trouve un moyen de ne plus me laisser envahir par cette pagode rouge
et tout ce qu'elle représente dans ma vie, mon père, mon obsession... mon addiction..."
D : " Victor Hugo disait que
Chaque homme dans sa nuit, s'en va vers sa lumière"
Grâce aux thérapies narratives,
on peut parler d'un problème sans jamais l'évoquer
et même le résoudre...
Belle lecture créative à toutes et à tous.